Résumé :
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Cet homme qui voyage à pied dans les paysages de la côte est de l'Angleterre traverse en vérité l'épaisseur des temps disparus. Il chemine dans le souvenir des œuvres fantasques de Thomas Browne, commente la leçon d'anatomie immortalisée par Rembrandt, croise le destin de Joseph Conrad en route vers le Congo, se souvient d'un film sur la pêche au hareng, songe aux grandes batailles navales et à leur représentation picturale, réfléchit à la "purification" dans les Balkans, évoque Chateaubriand ou le poète Edward FitzGerald et, quelques pages plus loin, revient à la fascinante histoire de la sériciculture en Chine puis en Europe. Tel est en effet le monde selon W G Sebald : une nébuleuse d'histoires et de rêves évanouis, un émouvant kaléidoscope de fragments et d'éclats où se reflète encore, pour celui qui sait voir, la trace précaire de nos ensevelissements successifs. Ce monde, l'auteur lui donne asile dans un livre à l'érudition prodigue, qu'il a lui-même illustré de photographies, cartes, tableaux, documents historiques, au gré de son voyage et de ses "rencontres". Car c'est bien de rencontres qu'il s'agit, dessinées d'un trait lumineux, à la beauté élégiaque.
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