Titre : | L'école perdue |
Auteurs : | Tahar Ben Jelloun, Auteur ; Laurent Corvaisier, Illustrateur |
Type de document : | texte imprimé |
Editeur : | Paris : Gallimard Jeunesse, 2007 |
Collection : | Collection Folio junior, ISSN 0153-0593, num. 1442 |
ISBN/ISSN/EAN : | 978-2-07-057892-4 |
Format : | 1 vol. (88 p.) / ill., couv. ill. en coul. / 18 cm |
Langues: | Français |
Résumé : |
Cette histoire est arrivée dans un pays d'Afrique de l'Ouest, dans un tout petit village qui se situe à une heure d'autobus de la grande ville. Le village n'a pas de nom. On l'appelle «le village». Moi, je l'appelle «le néant», à cause du vide, du vent qui tourne en rond et de la poussière qu'il dégage. «Le néant» est rond comme une citrouille. C'est presque un cercle. Quand le vent tournoie, il dessine avec le sable qu'il soulève des figures qui montent vers le ciel. Ce sont des monstres qui donnent naissance aux fantômes.
De petites maisons sans eau courante ni électricité entourent un arbre très grand, un hêtre aux troncs nombreux et à l'âge imposant. Quel âge cet arbre peut-il avoir ? D'après Hadj Baba, le chef du village, il aurait trois cent cinquante-deux ans. Mais comment Hadj Baba compte-t-il ? C'est simple : chaque tronc représente une cinquantaine d'années. Sept fois cinquante, égale trois cent cinquante. Et les deux ans ? C'est une branche qui ne cesse de pencher vers le sol. Pour Hadj Baba, c'est un futur tronc. Il existe une autre façon de compter. Il faut trois hommes et un enfant se donnant la main pour enlacer l'arbre. On compte un siècle par personne. Il y a toujours un arbre qui résiste à tout et se maintient au milieu d'un village. Il est la mémoire du lieu, le gardien du nom de la tribu, et il donne de l'ombre. Quant aux fruits, cela fait longtemps que celui-ci n'en produit plus. La terre a une couleur sable. Quand il pleut, cela arrive très rarement, elle devient rouge, une teinte qui varie selon les saisons et les reflets du soleil. Ici, on n'aime pas beaucoup cette couleur. On dit qu'elle est la préférée du diable, qu'elle rappelle le feu et l'enfer. Les murs des maisons sont en pisé. Le pisé est de la terre argileuse mélangée avec des cailloux et de la paille, puis comprimée. C'est beaucoup moins résistant que la pierre ou le béton. Mais c'est mieux ainsi, car on dit que le béton n'aime pas la nature, qu'il mange les arbres et les plantes, et qu'il détruit la beauté du paysage. Dans le village, il n'y a pas de pierres, mais des puits. Il n'y a pas de route goudronnée, ni de panneaux de signalisation. Il n'y a que des pistes tracées par les animaux et les hommes. Les rares voitures qui empruntent ces pistes tombent souvent en panne. Les routes sont pleines de crevasses, de caillasses et de bouts de bois. C'est ce qui attaque les automobiles. Les gens qui viennent par là se trompent de chemin. Ils se perdent et en plus, ils cassent leur voiture. Quand on voit arriver une auto, on se précipite pour l'arrêter avant qu'elle ne tombe dans un trou. On sait qu'elle a pris la mauvaise route. |
Exemplaires (1)
Code-barres | Cote | Support | Localisation | Section | Disponibilité |
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70081092 | R BEN | Livre | IF Ouaga | Jeunesse : Romans | Disponible |