Résumé :
|
Vous voilà bien gaie, aujourd'hui, madame Cantot ! Elle a dit "gaie", mademoiselle Varin. Mais elle a pensé autre chose. Je l'ai compris à son expression. Mon rire s'est arrêté. Net. Tout a commencé, en 1933, par le mariage de Mariette avec Paulin, un agriculteur veuf de dix ans son aîné. Le soir des noces, dans l'intimité de la chambre, le regard pénétrant d'une intruse a heurté la jeune femme : celui de la première épouse, dont le portrait est toujours resté accroché au-dessus du lit. La mort poursuivra longtemps Mariette, de plus en plus isolée par son extrême fragilité, par ces gestes qu'elle oublie, par la souffrance qu'elle tait ; sa vie, au fil des ans, se délite malgré l'attention des siens et l'amour de ses enfants. Quarante ans plus tard, Angèle, la plus jeune de ses filles, entremêle ses interrogations au récit douloureux de la vie de Mariette. Pourquoi ce silence autour d'elle, pourquoi personne n'a-t-il voulu donner un nom à sa maladie ? A mots blessés ou tendres, Henriette Bernier brosse un portrait digne et sublime de cette mère dépossédée de son destin, cette "femme empêchée".
|