Résumé :
|
Une île paradisiaque, un couple qui a tout pour le bonheur, et s'endolorit dans cette espèce de torpeur qu'on a pu nommer mélancolie. C'est l'histoire mi tragique mi ridicule de ceux qui, non contents de vivre, prétendent en plus au luxe un peu écœurant d'être heureux. Alexandre Rivière et sa femme Jeanne ont la trentaine inquiète, prise entre des amertumes mal ravalées d'adolescents et les premières angoisses du vieillissement. Mais - comme le titre l'indique - il s'agit d'un roman d'amour. Et même d'une déclaration. Autobiographique ou non, l'histoire d'Alexandre Jardin est un brûlot en faveur de cette qualité toute particulière de bonheur : celui que l'on partage à deux. Manifeste à la fois enthousiaste et humble Autobiographie d'un amour dessine tout en ellipses les contours de son credo ambitieux. Comme une métaphore faite en clairs-obscurs, où les petitesses fictionnelles et les noirceurs qu'elles évoquent tracent par contre-jour des espérances lumineuses. On l'aura compris, le roman d'Alexandre Jardin cherche au moins autant à raconter qu'à montrer. Le verbe précis, la phrase ciselée - rarement précieuse - servent admirablement le dessein de l'auteur : ne rien dire en particulier, évoquer beaucoup. Intensément féminin dans son sujet comme dans son approche, Jardin joue avec le feu. Celui particulièrement trouble de la femme : celle qui joue avec sa chatte dans le poème de Baudelaire, avec le Diable qui n'en perdait rien. Lent comme le XXème siècle finissant, le roman dissèque minutieusement l'intimité d'un couple.
|