Résumé :
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"Les chiens partis, les hommes pensaient que les femmes allaient aussitôt se revêtir, puis accourir pour les détacher. Mais, ils s'aperçurent, stupéfaits, qu'elles n'accordaient aucune priorité à ces gestes qu'ils considéraient comme d'urgence absolue. Pire encore, elles affectaient tout simplement de ne pas faire cas d'eux, même pas des blessés. Ils eurent beau, s'époumoner, se déclarer menacés d'étouffement par une corde dont l'étreinte rappelait celle d'un python, dénoncer l'impudeur qu'il y avait à livrer des trésors intimes adultes à toutes les envies : elles restèrent sourdes à tout appel. Alors, ils exprimèrent tout haut le désir d'être tués sur-le-champ pour ne pas vivre plus longtemps ce jour où le pubis de la bru était exposé devant le beau-père, où les fesses flasques de la belle-mère étaient promenées sous le nez du gendre. Ils n'obtinrent pas davantage gain de cause et ce qu'il leur restait de dignité disparut en même temps que les brumes matinales..." A travers le combat d'une communauté villageoise pour se réapproprier son âme et reconquérir son unité, voici un tableau désopilant de l'Afrique d'aujourd'hui avec ses marchands d'illusions, ses soldats exilés droit du royaume de l'enfance et ses mères qui n'en peuvent plus de fournir de la chair à canon...
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