Résumé :
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Le masque de Chacal de Jean-Baptiste Tati Loutard est un ouvrage dans lequel le lecteur serait tenté de voir un tableau fidèle de la vie quotidienne des quinze dernières années au Congo. Tout dans 1e récit semble inviter à une telle lecture: échos de la douloureuse guerre fratricide, violences physiques et symboliques d'une société ballottée par les vicissitudes de l'apprentissage de la démocratie, pour laquelle, un journaliste, plutôt que se laisser faire comme tout le monde, a choisi de combattre... Ce pourrait être cela, mais comme on peut s'y attendre avec l'écrivain, tout est dans le symbole. Et c'est alors que le bestiaire qui s'y déploie ne cesse d'attirer l'attention du lecteur. En effet, derrière le masque d'un récit linéaire, derrière la foule des symboles et ce fantastique maîtrisé, on découvre bien d'autres aspects de l'écriture. De toute évidence, Le masque de Chacal, comme par ailleurs le premier roman Le récit de la Mort, recèle un certain nombre de qualités au niveau de l'écriture. On y trouvera ce grand souffle poétique qui jalonne le récit de bout en bout, magnifiant l'amour entre deux êtres, suggérant un inavouable commerce entre hommes, bêtes et végétaux.
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